« Le monde est un livre dont chaque pas nous ouvre une page », écrivait Alphonse de Lamartine. Et si chaque page d’un livre pouvait, à son tour, nous ouvrir au monde ?
Pour accompagner notre programme de voyages culturels pour 2026, nous vous proposons d’explorer nos prochaines destinations à travers la littérature. Cinq œuvres pour s’imprégner de l’atmosphère des lieux, entrevoir leurs cultures et s’ouvrir aux rencontres qu’ils promettent.
Abu Dhabi / Oman : Les Corps célestes, Jokha Alharthi
Trad. Khaled Osman, éd. Stéphane Marsan
📍 Le voyage : D’Abu Dhabi à Oman, le sultanat de l’encens – Du 11 au 26 janvier 2026
« Dans le village d’Awafi, à Oman, vivent trois sœurs, toutes à marier. Maya, la couturière minutieuse, épouse Abdallah qui s’éprend d’elle au premier regard. La sage Asma se marie à Khaled par sens du devoir. Quant à Khawla, l’insoumise qui lit des romans d’amour, elle décline les demandes de tous ses soupirants, espérant le retour de l’homme auquel elle a été promise depuis son enfance. »
Premier roman de langue arabe récompensé par le Man Booker International Prize en 2019, Les Corps célestes est à la fois une saga familiale vibrante et un panorama de la société omanaise des années 1970. Dans une langue élégante, inspirée par le ghazal odhri, la poésie courtoise arabe, l’autrice éclaire les tensions persistantes entre traditions et modernité à Oman.
Naples : Montedidio, Erri De Luca
Trad. Danièle Valin, éd. Gallimard
📍 Dates du voyage : Archéologie napolitaine – Du 7 au 13 avril 2026
« Dans un quartier populaire de Naples appelé Montedidio, littéralement « la montagne de Dieu », un garçon de treize ans décide d’abandonner l’école pour entamer un apprentissage chez un menuisier, mast’Errico. Dans son atelier, il fait la connaissance de Rafaniello, un cordonnier juif rescapé de la Shoah doté d’une grande sagesse, avec lequel il se lie d’amitié. Confronté à la dureté du monde des adultes, le jeune garçon rêve secrètement de s’envoler loin de Montedidio. »
Montedidio est un récit poétique fortement inspiré par l’enfance d’Erri De Luca dans ce quartier populaire de Naples dans les années 1960. Dans un style à la fois limpide et dense, le roman restitue la mémoire et le quotidien d’un Naples authentique, loin des clichés touristiques. Porte d’entrée privilégiée dans l’âme de la ville, il donne à voir les contrastes sociaux, la chaleur des quartiers populaires et l’esprit des habitants.
Prague : L’Insoutenable légèreté de l’être, Milan Kundera
Trad. François Kérel, ed. Gallimard
📍 Dates du voyage : Prague, la musique en héritage – Du 29 mai au 2 juin 2026
« Qu’est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu’est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu’est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l’invraisemblable crinière, qui prononce d’une voix sombre : « Es muss sein ! » Qu’est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. »
Dans le plus célèbre roman de Kundera, qui se place en 1968, la capitale tchèque est un personnage à part entière, traversée par l’élan du Printemps de Prague puis figée dans la pesanteur de l’occupation soviétique. Déambulant de places en cafés et de rues en appartements exigus, la narration nous dévoile une ville double, lumineuse et mélancolique, où l’amour tente de s’inventer malgré la surveillance et la censure.
Dresde : La Tour, Uwe Tellkamp
Trad. Olivier Mannoni, ed. Grasset
📍 Dates du voyage : Dresde, les reflets de l’Elbe – Du 19 au 23 juin 2026
« Dresde, 1982. Sous le poids du régime est-allemand, la bourgeoisie tente de tromper la grisaille quotidienne. Il y a là Meno, correcteur pour une maison d’édition, qui se doit de composer avec la censure ; son beau-frère Richard, chirurgien renommé, père d’une fille adultérine, et que la Stasi essaie de faire chanter ; Christian, adolescent, fils de Richard, étudiant brillant et déjà opposant au régime. »
Originaire de Dresde, Uwe Tellkamp redonne vie à un élégant quartier de la ville pour en faire l’observatoire d’un monde sur le point d’être englouti. À l’abri des façades baroques, une bourgeoisie intellectuelle cherche dans les arts une échappatoire face à un quotidien semé de viles compromissions. Tout le paradoxe de “la Florence de l’Elbe”, entre culture éclatante et histoire tragique, prend corps dans ce microcosme.
Venise : Venise est un poisson : un guide, Tiziano Scarpa
Trad. Guillaume Chpaltine, éd. Christian Bourgois Editeur
📍 Dates du voyage : Voyage à Venise en juin 2026 (programme à venir)
« De son écriture précise et acérée, Tiziano Scarpa propose un guide personnel de Venise, sa ville natale, connue pour attiser les convoitises touristiques. Composant une véritable invitation à la découverte et à l’errance, il ne nous entraîne ni dans une banale excursion, ni dans une navigation rêveuse. Le corps urbain qu’il décortique est de pierre et de sang, avec ses pieux déchaussés enfoncés dans la vase, sur laquelle repose le poisson mirobolant à nul autre pareil. Avec Scarpa, on déambule dans l’intimité viscérale, minérale, aquatique, de la plus mirifique des cités lagunaires, dont les feux et les langueurs n’en finissent pas de brasser l’Orient et l’Occident confondus. »
Loin d’un guide touristique classique, cet essai est une invitation poétique à découvrir Venise à travers tous les sens et le corps tout entier. Tiziano Scarpa, natif de la ville, nous fait déambuler dans son enfance, son adolescence et sa vie d’adulte, révélant les quartiers, les traditions, les saveurs et les odeurs qui échappent au touriste pressé. Une promenade immersive et rugueuse pour sentir Venise dans toute sa complexité avant même d’y mettre les pieds.
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