5 artefacts mystérieux à admirer dans les musées archéologiques
Le mois dernier, nous vous invitions à plonger au cœur de tableaux énigmatiques . Poursuivons cet été sous le signe du mystère en regardant un peu plus loin en arrière, vers des artefacts intrigants que l’archéologie n’est pas encore parvenue à déchiffrer. Ces témoignages muets sont autant de questions ouvertes posées à notre imagination. Derrière les vitrines des grands musées, ils semblent observer autant qu’ils sont observés…
Le disque de Phaistos (env. 1700 av. J.-C.)
📍 Musée archéologique d’Héraklion, Crète (Grèce)
Découvert en 1908 dans le palais minoen de Phaistos, ce disque d’argile gravé en spirale sur ses deux faces demeure un mystère absolu. Il porte 241 symboles estampés — figures humaines, animaux, outils, végétaux — organisés selon une logique apparemment syntaxique. Mais à ce jour, aucun système d’écriture connu ne permet d’en percer le sens.
Est-ce un hymne religieux ? Un jeu ? Un décret royal ? Les hypothèses se multiplient, certaines fantaisistes, d’autres rigoureuses. Faute de textes comparables, toute traduction demeure spéculative. L’énigme reste ouverte…
Les statues du temple d’Aïn Ghazal (env. 6500 av. J.-C.)
📍 Jordan Museum, Amman (Jordanie)
Découverts dans les années 1980 sur les hauteurs d’Amman, ces bustes et statues de plâtre quasi intacts ont été retrouvés dans deux fosses. Les silhouettes sont stylisées, les visages soulignés par de grands yeux en bitume et des bouches discrètes. Une partie des figures possèdent deux têtes.
Leur signification et leur fonction restent incertaines. Ont-elles été enterrées pour accompagner les défunts, les représenter dans l’au-delà, ou bien parce qu’on considérait qu’elles avaient elles-mêmes perdu les pouvoirs qui les animaient ? Témoignage de la protohistoire du Levant, bien avant les Nabatéens, elles incarnent une humanité à la fois proche et radicalement étrangère.
Le trésor de Sanxingdui (vers 1200 av. J.-C.)
📍 Musée de Sanxingdui, Guanghan (Chine)
Depuis les années 1960, le site de Sanxingdui (province du Sichuan) livre peu à peu des secrets, sans se départir de l’essentiel de son mystère. Fosse après fosse, les archéologues mettent au jour des reliques de bronze, d’ivoire, d’or et de jade défiant les canons esthétiques connus.
Masque aux traits anguleux et aux yeux exorbités, tablettes de jades ou grand arbre de bronze semblent être l’œuvre d’une culture oubliée, à la maîtrise technique avancée. Celle-ci aurait duré environ 2000 ans, avant de disparaître brutalement pour des raisons inconnues. En l’absence d’écrits mentionnant son existence, on contemple ses artefacts dans un silence fasciné.
Le disque de Sabou (env. 3000 av. J.-C.)
📍 Musée égyptien du Caire (Égypte)
Taillé dans un schiste fragile, le disque de Sabou a été mis au jour en 1936 dans la tombe d’un jeune prince de la Ière dynastie, à Saqqarah. De forme circulaire, il présente trois pales incurvées autour d’un axe central, évoquant une hélice inversée. À ce jour, aucun objet semblable n’a été découvert dans les sites archéologiques égyptiens.
Trop délicat pour une fonction utilitaire, trop éloigné des canons ornementaux habituels, l’objet échappe à toute classification. Le soin extrême apporté à sa fabrication, dans une pierre difficile à sculpter, témoigne d’une volonté formelle qui dépasse le simple artisanat. Certains y ont vu un brûle-parfum, d’autres une lampe rituelle, d’autres encore le réceptacle d’un récipient disparu. Peut-être trouverez-vous à votre tour une possible explication, au détour d’une visite du Caire où vous pourrez aussi découvrir les trésors du nouveau GEM.
Les sphères mégalithiques du Costa Rica (400–1500 apr. J.-C.)
📍 Musée national du Costa Rica, San José (Costa Rica)
Parfaitement sphériques, sculptées dans du granit ou du gabbro, ces géantes intriguent depuis leur redécouverte dans les années 1930. On en a recensé plus de trois cents dans le sud du Costa Rica, souvent regroupées selon des motifs énigmatiques. Certaines pèsent plus de 15 tonnes et mesurent près de 2 mètres de diamètre.
Elles auraient été façonnées sur plusieurs siècles par les peuples précolombiens du delta du Diquís. Mais dans quel but ? Leur alignement, parfois rigoureusement orienté, suggère une intention complexe… et donne lieu à toutes sortes d’explications esotériques. Classées au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, elles s’exposent au musée national de San José mais aussi dans l’espace public, où elles font désormais partie du quotidien des Costaricains.
Entre hypothèses savantes, théories abracadabrantes et silences persistants, ces artefacts énigmatiques témoignent de cultures qui nous échappent autant qu’elles nous fascinent. Pour dialoguer avec eux et s’imprégner de leur aura mystérieuse, rien ne vaut le face-à-face direct dans les musées qui les abritent. Et si vous partiez à leur rencontre lors d’un voyage culturel avec Hasamélis ?
Pour aller plus loin :
- Enquêtes archéologiques – Un voyage à travers le temps et l’Histoire, sur ARTE.
- Archéologie, Clothilde Chamussy et Lucas Pacotte, Hachette.
- “5 découvertes archéologiques qui donnent envie de voyager”, Hasamélis.
- “Le mystère des sphères de pierre du Costa Rica”, National Geographic.
- “Le mystère de l’écriture du disque de Phaistos”, Le Monde.
- “La statue d’Aïn Ghazal, la plus ancienne œuvre du Louvre”, La Pièce Jointe, France Culture.
- “Trésors de bronze, d’or, de jade et d’ivoire… Les ruines du site énigmatique de Sanxingdui révèlent de nouveaux secrets en Chine”, GEO.