Les voyages cinématographiques avec Hasamélis

Vacances romaines (1953) – Voyage dans la Lune (1902) – La Ruée vers l’Or (1925)

Le septième art est peu avare d’invitations au voyage et excelle à nourrir nos envies d’ailleurs. Mais le motif de l’échappée belle irrigue lui-même le cinéma, revêtant de multiples sens à l’écran. N’y a-t-il pas, d’ailleurs, une gémellité entre les expériences d’évasion, de beauté ou de rencontre avec l’altérité qu’ils nous offrent ?

À la découverte de l’autre : voyages culturels ou amoureux

Au cinéma, le voyage va souvent de pair avec l’aventure amoureuse. Cette association se décline tantôt en rêverie urbaine romantique (Vacances romaines, Minuit à Paris), tantôt en une rencontre passionnée avec l’altérité et l’exotisme (Out of Africa, La Leçon de piano). Elle peut aussi revêtir un visage plus mélancolique, incarné par Bill Murray dans Lost in Translation.

Le voyage est aussi une occasion de renouer avec la famille, le temps d’un retour aux racines (Volver), d’un road trip, ou dans l’intimité d’un compartiment du Darjeeling Limited. Mais il est surtout une source intarissable de nouvelles rencontres, qui remettent en question les certitudes du voyageur et lui font redécouvrir le monde qui l’entoure. Ainsi, il prend une dimension politique dans Carnets de voyage, sociale dans Nomadland ou existentielle dans Into the Wild.

Voyages intérieurs

De fait, il n’est pas rare que l’échappée belle soit aussi une expérience spirituelle ou initiatique. Le voyageur mue en se fixant des défis, en partant seul, parfois à dos d’âne (Antoinette dans les Cévennes) ou de tracteur (Une histoire vraie).

Mais lorsque le voyageur a la figure d’un enfant, le voyage initiatique se fait souvent imaginaire, comme avec Chihiro ou la Dorothy du Magicien d’Oz. Une chose est certaine : à tout âge et sous toutes ses formes, le voyage cinématographique fait grandir ceux qui s’y lancent.

Aventures émancipatrices

L’itinérance irrigue les fictions de l’imaginaire, des quêtes de la fantasy aux épopées intergalactiques. Le voyage ouvre le champ des possibles et des trépidantes aventures, faisant d’Indiana Jones l’un de ses plus célèbres ambassadeurs.

Il n’est pas rare que ces aventures portent un parfum subversif. Après tout, au cinéma, le voyage est régulièrement l’apanage des marginaux ou des fuyards, à l’image de Thelma et Louise ou du Cary Grant de La Mort aux Trousses.

Géographies cinématographiques

Les liens entre cinéma et voyage sont si forts que certains lieux ne font plus qu’un avec leur représentation à l’écran. Ainsi, les visiteurs peuvent difficilement explorer Montmartre sans penser à Amélie Poulain, Notting Hill sans Hugh Grant et Julia Roberts ou Manhattan sans Woody Allen. Mais deux pays incarnent sans doute mieux que tout autre l’élan cinématographique.

Rêves américains

© Kris Wiktor – Shutterstock

Les Etats-Unis, d’abord, qui règnent en maître sur le cinéma moderne. Les grands espaces étatsuniens autant que le rêve américain ont façonné le septième art, qui en retour a largement contribué à bâtir leur aura. La géographie américaine est d’ailleurs si liée au cinéma que le Far West est devenu un genre à part entière.

Les décors américains ont tant existé à l’écran que tout voyage aux Etats-Unis provoque la réminiscence de mille images cinématographiques. Ainsi, la familiarité des rues de New York ou des boulevards de Los Angeles surprend souvent les visiteurs. Lorsque l’on emprunte la fameuse route 66, on devient l’héritier d’innombrables héros de films. Quant aux décors naturels du Grand Canyon, de la Monument Valley ou de la Vallée de la Mort, ils sont d’emblée synonymes d’aventure. Mais c’est bien sûr Hollywood qui incarne le mieux le mythique mariage du cinéma et de l’Amérique.

La capitale mondiale du cinéma sera d’ailleurs la première étape de notre voyage “Cinéma américain : la côte ouest”, qui aura lieu 22 octobre au 3 novembre 2022 et accompagné de Fabien Morizot, votre conférencier, enseignant l’histoire et le cinéma.

Dolce Vita italienne

L’Italie est une autre grande terre de cinéma, qui a vu naître nombre de maîtres du genre, de Fellini, Pasolini, Antonioni et Visconti hier, à Moretti ou Sorrentino aujourd’hui. Naturellement, l’Italie a été largement embrassée par l’œil de la caméra, séduisant aussi bien souvent les réalisateurs étrangers.

De Gênes à la Sicile en passant, bien sûr, par Rome et Venise, il n’est pas rare de trouver sur son chemin quelques décors de cinéma lorsque l’on visite l’Italie. En Sicile, les paysages distillent souvent le parfum sulfureux des mafieux de cinéma, ou du déclin d’une vieille noblesse dans Le Guépard. Quant aux ambiances volcaniques de l’Etna, elles renvoient aussi bien à L’Evangile selon Saint Matthieu qu’à Star Wars.

Le dédale de ruelles de Gênes, chargé d’une atmosphère unique et indéniablement cinématographique, a lui aussi inspiré maints artistes. Nous vous invitons à l’explorer en compagnie de votre conférencier, Fabien Morizot, qui nous emmènera aussi à la découverte du patrimoine cinématographique de Turin, lors du voyage « Gênes et Turin dans le cinéma italien« , du 17 au 22 avril 2022.