À la découverte des vestiges précolombiens d’Amérique latine

Partir sur les traces des civilisations précolombiennes en Amérique latine invite à traverser plus de trois millénaires d’histoire : depuis l’épanouissement des Olmèques puis des Mayas au IIe millénaire av. J.-C., jusqu’au déclin des dernières cultures peu après le débarquement européen de 1492. Au total, une quinzaine de grandes civilisations ont prospéré et coexisté en Mésoamérique et dans l’Amérique andine au cours de la période. Elles y ont laissé de fascinants vestiges, témoignant de la richesse et de la complexité de leurs cultures, qui partagent de nombreux traits communs. Hasamélis vous emmène à la découverte de quelques sites mythiques. 

Les vestiges des civilisations mésoaméricaines 

On appelle Mésoamérique l’aire culturelle qui s’étend de l’actuel nord du Mexique au Costa Rica, en incluant le Belize, le Guatemala, l’ouest du Honduras, le Salvador et le versant pacifique du Nicaragua. C’est la région des Olmèques, des Zapotèques, des Toltèques, des Tarasques, des Aztèques, ainsi que des Mayas, à la longévité inégalée. Ces civilisations ont partagé de nombreuses caractéristiques culturelles : mythologies polythéistes, sacrifices humains, construction de pyramides à degrés, calendrier solaire et calendrier rituel, systèmes d’écriture et de numération… 

Au Mexique 

 

Teotihuacan

Teotihuacán (Matheus Lourenço / Unsplash)

Le Mexique regorge de vestiges à découvrir, notamment de spectaculaires cités mayas ou d’autres aux origines plus floues, à l’instar de Teotihuacán. Situé à une heure de route seulement de Mexico, il s’agit du plus grand site précolombien de la Mésoamérique, qui fut un centre majeur du Ier au VIIe siècle de notre ère avant d’être abandonné.

Dans le Yucatán, Chichén Itzá, qui fut l’un des grands centres politiques, économiques et religieux de l’empire maya, est aujourd’hui considérée comme l’une des sept merveilles du monde moderne. La pyramide de Kukulcan, dont l’architecture répond au calendrier solaire, est l’un de ses joyaux. Tout près, les pyramides de Cobá valent elles aussi le détour. En bord de mer, le site de Tulum offre de splendides perspectives, veillées par le fameux et monumental Castillo del mar. Entre Merida et Campeche, la cité d’Uxmal séduit par son ampleur et ses caractéristiques architecturales singulières. Plus confidentiel, le site d’Ek Balam offre quant à lui une immersion plus intimiste au cœur du monde maya. 

La région du Chiapas abrite elle aussi de nombreux vestiges préhispaniques. Le plus fameux est sans doute la cité de Palenque, qui demeure encore en grande partie enfouie dans la jungle. À Bonampak, on découvre de grandes fresques murales recelant les secrets de la culture maya. À  Yaxchilán, on se sent dans la peau d’un explorateur en admirant les monuments de pierre couverts de mousse et de feuillage. Toniná, Chinkultic, Izapa, Tenam Puente, Iglesia Vieja ou Lagartero offrent elles aussi leur lot d’émotions historiques et de paysages spectaculaires. Un détour par l’État de Tabasco permet, enfin, de revenir aux sources en découvrant la cité olmèque de La Venta et ses colossales têtes sculptées, datant du Ier millénaire avant notre ère. 

Au Guatemala, au Honduras ou au Belize 

 

Copán

Copán (DEZALB from Pixabay)

D’autres vestiges sont à découvrir ailleurs en Mésoamérique. Au Honduras, non loin de la frontière guatémaltèque, Copán est l’un des sites majeurs de la civilisation maya. On peut encore y admirer une acropole, d’immenses places, des glyphes formant la plus longue inscription maya connue, ainsi que des sculptures dont la finesse se démarque.  

Au Guatemala, Tak’alik Ab’aj est un petit parc archéologique, mais aussi un site historique qui revêt une importance majeure, puisqu’il témoigne de la transition entre la civilisation olmèque et l’émergence de la culture maya ancienne. À l’autre bout du pays, en pleine jungle, Tikal ancienne capitale d’un royaume maya concurrent de Teotihuacán, rivalise aujourd’hui encore de grandeur avec le célèbre site mexicain. Plus au nord, au Belize, on peut découvrir Cerros, l’une des plus anciennes cités mayas, bâtie autour de 300 av. J.-C.  

Les vestiges des civilisations andines 

L’Amérique andine englobe la Colombie, l’Équateur, le Pérou, la Bolivie, le Chili, le Venezuela et l’Argentine. Au Ier millénaire av. J.-C., ces régions abritaient déjà des dizaines de millions de personnes, dont des groupes sédentaires comme les Chichbas, la culture de Chavín, la civilisation de Paracas ou encore les Nazcas. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour voir naître la civilisation inca. Son histoire a été brève, mais son influence immense, puisque l’empire inca s’étendait à son apogée de la Colombie jusqu’à l’Argentine et au Chili. 

Au Pérou 

 

Moray

Moray (Patricia van den Berg / Pixabay)

Le Pérou est le pays andin le plus riche en vestiges précolombiens. Nombre d’entre eux se concentrent dans la Vallée sacrée des Incas, destination incontournable de tout voyage culturel dans le pays. Avant d’y pénétrer, on se doit bien sûr de visiter Cuzco, ancienne capitale de l’empire inca, perchée à 3400 mètres d’altitude.

Les murailles millénaires se faufilent aujourd’hui entre les constructions plus modernes. Au fil des spectaculaires paysages de la vallée, les sites incas se succèdent : Moray et ses terrasses agricoles circulaires ; Ollantaytambo, village encore habité qui a conservé son plan historique ; ou encore  Huchu’y Qosqo, accessible après un splendide trek. On atteint, enfin, le Machu Picchu, cité antique aussi légendaire que mystérieuse, où se pressent aujourd’hui les touristes. Plus confidentielle, mais aussi plus difficile d’accès, Choquequirao est considérée comme la “petite sœur” du Machu Picchu du fait de la ressemblance frappante des deux cités, et bien qu’elle soit en fait plus vaste. 

On ne retrouve pas seulement la trace des Incas au Pérou. Près de la capitale, le site de Pachacamac regroupe des ruines de différentes civilisations, depuis celle des Limas (200-600 apr. J.-C.) jusqu’aux Incas. Bien plus anciens, les géoglyphes de Nazca, tracés dans la terre par le peuple du même nom, remontent pour certains à 500 ans avant notre ère. Leur signification, encore inconnue, fait l’objet de toutes sortes d’interprétations et rumeurs. La ville sacrée de Caral-Supe, de son côté, nous transporte autour de 2600 ans av. J.-C., ce qui fait d’elle la plus ancienne cité du continent. L’Unesco va jusqu’à dire d’elle que son organisation complexe “reflète l’avènement de la civilisation dans les Amériques”.  

En Colombie, en Bolivie ou en Équateur 

 

Isla del Sol

Isla del Sol (Edwin Bellota / Flickr)

Ailleurs dans les Andes, on découvre les traces d’autres civilisations encore. Au nord de la Colombie, la spectaculaire Ciudad perdida (cité perdue) a été érigée par les Tayronas autour de 800 apr. J.-C., soit 650 ans avant le Machu Picchu. C’est au terme de plusieurs jours de trek dans la jungle, et après avoir gravi 1200 marches, que l’on découvre sa centaine de terrasses cérémonielles en pierre, fermement arrimées aux montagnes. Au sud du pays, le mystère des centaines de pierres sculptées rassemblées dans le parc archéologique de San Agustín demeure entier. Elles auraient été façonnées entre les Ier et VIIIe siècle par une civilisation qui demeure inconnue. En Bolivie, le site archéologique de Tiwanaku permet de s’immerger dans la culture du peuple du même nom, qui a vécu sur l’Altiplano andin pendant l’Antiquité et le Moyen Âge. 

On retrouve la trace des Incas en Équateur, notamment à Ingapirca, ancien complexe religieux fortifié où étaient auparavant présents les Cañaris. Niché dans un écrin de verdure, le Temple du soleil d’Ingapirca est le vestige précolombien le mieux conservé du pays. Pour terminer en beauté cette échappée archéologique, nous vous proposons de partir à la découverte des ruines incas de la Isla del Sol, île bolivienne située sur le lac Titicaca. L’occasion d’une belle randonnée entre immersion historique et paysages, avec, en prime, une rencontre avec quelques lamas ! 


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