Fière ville impériale, métropole où il fait bon vivre cernée par la campagne, Vienne est une capitale européenne à nulle autre pareille. Embarquons pour une escapade culturelle dans celle que Stefan Zweig surnomma la « ville des rêves”, sur les traces de ses artistes.
La Vienne des arts a d’abord été la ville de la musique. Dès le XVIIIe siècle, elle a vu défiler les plus grands compositeurs européens, de Mozart à Mahler en passant par Beethoven, Schubert, Liszt ou Brahms. Mais c’est au tournant du XXe siècle qu’un nouveau printemps culturel a fini de lui donner le visage qu’on lui connaît aujourd’hui. Cette “Sécession viennoise” a façonné les paysages de la ville autant que sa réputation, désormais indiscutablement placée sous le signe des arts. Visiter Vienne, c’est plonger au cœur d’une grande ville de culture au carrefour de l’Europe. Suivez-nous !
Balade à l’intérieur du Ring
Rathaus et la Hofburg
© Hasamélis
1857, Vienne entre dans la modernité. Sur ordre de l’empereur François-Joseph d’Autriche, les remparts enserrant le centre historique tombent, remplacés par un élégant boulevard : la Ringstrasse. Le long de cet anneau urbain fleurissent une multitude de bâtiments grandioses. Opéra, hôtel de ville, musées et somptueuses villas de particuliers aux accents néogrecs, néogothiques ou néobaroques composent le décor de la nouvelle Vienne. Les joyaux de la ville, cathédrale Saint-Étienne et immense palais de la Hofburg en tête, trouvent naturellement leur place dans cet ensemble.
L’Innere Stadt délimitée par le Ring devient un quartier mondain en pleine ébullition, où la Sécession viennoise prend peu à peu vie. Aujourd’hui encore, ce centre historique est un mouchoir de poche particulièrement riche, où le voyageur découvre l’essence de Vienne. Les édifices baroques côtoient les créations des architectes de la Sécession, Otto Wagner en tête. Dans les fameux kaffehaüser (cafés) viennois, on croise encore les fantômes de Klimt, Kokoschka, Schiele ou Loos.
Faire Sécession avec les artistes viennois
“A chaque siècle son art, à l’art sa liberté”. Telle est la devise de la Sécession viennoise, figurant au fronton de son éclatant palais, bâti en 1898 aux abords du Ring. A l’instar du Jugendstil allemand ou du Modernisme espagnol, la Sécession a été assimilée a posteriori à la déclinaison autrichienne de l’Art nouveau. Son objectif ? Rassembler les artistes – en premier lieu les peintres et architectes – autour d’un projet commun d’art total, dépassant les frontières et les enjeux mercantiles.
Pavillon de la Sécession
© Hasamélis
Le palais de la Sécession, reconnaissable à son éblouissante coupole sertie de feuilles de laurier dorées, est à lui seul un véritable manifeste architectural. Avec ce lieu construit sur un terrain mis à disposition par la ville, le mouvement, tout juste fondé par Joseph Maria Olbrich, Josef Hoffmann et Gustav Klimt, s’enracine d’emblée dans Vienne.
Malgré cette reconnaissance institutionnelle précoce, la Sécession, partisane d’une “apocalypse joyeuse”, porte dans son sillage un doux parfum de scandale. Les fresques amoureuses de Klimt, comme le trait acerbe de son disciple Oskar Kokoschka ou les corps dénudés et anguleux du jeune Egon Schiele, choquent bien des esprits. Les motifs et courbes organiques des peintres et architectes du mouvement sauront néanmoins s’imposer à grande échelle sur les façades des bâtiments et les murs des musées de Vienne.
Vienne, capitale aux cent musées
Ville d’art, Vienne est naturellement une ville de musées. Si le palais de la Sécession est aujourd’hui dédié aux artistes contemporains, on retrouve la trace des maîtres du mouvement dans différentes institutions de la ville.
Le palais du Belvédère, qui fête cette année son 300e anniversaire, abrite dans sa partie haute la collection Klimt, aux côtés d’œuvres de Van Gogh et bien d’autres. Le musée Leopold, en plein cœur du récent MuseumsQuartier, se consacre aux artistes autrichiens, avec en particulier une superbe collection Schiele. On découvre également des œuvres de Klimt dans l’immanquable musée Albertina, dont les collections, où les grands maîtres ont la part belle, rivalisent avec les expositions-événements.
Hundertwasser
© Hasamélis
Loin de l’image de capitale assoupie qu’elle a pu avoir, Vienne est une ville en mouvement aux avant-postes de la création artistique. Albertina Modern, Belvedere 21, Mumok, Kunsthalle : la ville multiplie les écrins dédiés à l’art contemporain. On apprécie particulièrement la Kunst Haus Wien, fondée par l’artiste et architecte Friedensreich Hundertwasser ; une visite à coupler avec une balade dans le Hundertwasser Village, véritable musée urbain à ciel ouvert.
L’ensemble de ces institutions se rassembleront en novembre 2023 pour la nouvelle édition de la Vienna Art Week. Au programme de ce grand festival ? Plus de cent événements à travers la ville pour découvrir toutes les facettes artistiques de Vienne, du baroque à la création contemporaine. Une belle occasion de prévoir une escapade culturelle à Vienne !
Envie d’un voyage culturel sur mesure à Vienne ? Contactez Hasamélis.
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Pour aller plus loin :
- Circuit Hasamélis “Vienne, la ville impériale”
- Article “Klimt et la Sécession viennoise : le printemps des arts” dans Connaissance des Arts
- Reportage “En Autriche, l’architecture nature de Hundertwasser” dans Invitation au voyage (ARTE)
- Liste des musées de Vienne par l’Office du Tourisme
Site officiel de la Vienna Art Week