6 livres à emporter en voyage

L’été a débuté, l’ambiance est aux vacances, à la découverte et au farniente… Pour que l’esprit s’évade autant que les corps, nous vous proposons ce mois-ci une sélection de six livres de voyage, chaudement recommandés par l’équipe d’Hasamélis. Chacun à leur manière, ces compagnons d’escapade vous transporteront au cœur des cultures et des histoires du monde.

 

Inde : Le plaisir ne saurait attendre, Tishani Doshi

Éditeurs : Buchet-Chastel, Pocket. Traduction : Karine Lalechère.

“Madras, août 1968. Babo est le premier de la famille Patel à quitter l’Inde pour étudier. Londres lui ouvre les bras : les Beatles font leur révolution et les minijupes dévoilent les jambes des filles. Il ne faut pas longtemps à Babo pour succomber à une belle Galloise, prénommée Sian. Et lorsque ce couple métissé est de retour, dans une Inde encore traditionnaliste, où les bouquets de jasmins et de soucis, l’effervescence chamarrée des rues et l’ordre des castes semblent immuables, Babo, Sian et leurs enfants sont comme le signe précurseur des bouleversements à venir.”

L’avis d’Hasamélis : esquissée par une plume légère et poétique, cette fresque familiale prenante nous plonge dans l’histoire et les évolutions sociales de l’Inde sur trente ans. Intimiste, elle offre aussi un portrait sensoriel du pays, tout en senteurs, en sons et en couleurs. En toile de fond, les thèmes universels de l’exil et de l’interculturalité sont évoqués avec subtilité. Un roman qualifié de “tout simplement merveilleux” par le grand Salman Rushdie lui-même !

 

Algérie : Dans l’épaisseur de la chair, Jean-Marie Blas de Roblès

Éditeurs : Zulma, Points.

“C’est l’histoire de ce qui se passe dans l’esprit d’un homme. Ou le roman vrai de Manuel Cortès, rêvé par son fils – avec le perroquet Heidegger en trublion narquois de sa conscience agitée. Manuel Cortès dont la vie pourrait se résumer ainsi : fils d’immigrés espagnols tenant bistrot dans la ville de garnison de Sidi-Bel-Abbès, en Algérie, devenu chirurgien, engagé volontaire aux côtés des Alliés en 1942, accessoirement sosie de l’acteur Tyrone Power – détail qui peut avoir son importance auprès des dames… Et puis il y a tous ces petits faits vrais de la mythologie familiale, les rituels du pêcheur solitaire, les heures terribles du départ dans l’urgence, et celles, non moins douloureuses, de l’arrivée sur l’autre rive de la Méditerranée.”

L’avis d’Hasamélis : entre roman, biographie et essai historique, ce livre dense dévoile un pan de l’histoire de l’Algérie tout en dressant le portrait d’un homme “ni pied-noir, ni français ni espagnol”. Dans un style à la fois fluide et singulier, nourri de l’amour et de l’admiration d’un fils pour son père, il interroge les racines et l’exil, et explore un pays complexe, malmené par l’histoire.

 

Asie : Du Baïkal au Bengale : Soifs d’Orient (tome 1) et Méandres d’Asie (tome 2), Caroline Riegel

Éditeur : Phébus.

« Caroline Riegel est partie seule sur les grands chemins de l’Aventure en quête de cette eau qui la fascine. Vingt-deux mois à pied, à cheval, à dos d’âne, de chameau, à vélo, du Baïkal à l’âpre désert de Gobie de la chaîne aride des Kunlun aux rigueurs hivernales du Zanskar isolé, des sources sacrées du Gange hindou jusqu’au delta inondé du Bengale… Et puis l’aventure dans l’aventure : l’écriture.”

L’avis d’Hasamélis : ingénieure hydraulique, Caroline Riegel nous propose une échappée asiatique aussi captivante qu’originale, au fil de l’eau. La jeune femme a décidé de suivre le trajet d’une goutte d’eau depuis la plus grande réserve d’eau douce du monde et jusqu’à l’océan. Elle nous emmène ainsi dans un lent voyage de la Russie à l’Inde en passant par l’Himalaya, le Népal, le Tibet… Une épopée à hauteur de femmes et d’hommes, riche en rencontres fortes, par exemple lorsque la voyageuse, malade, est accueillie et soignée par les locaux.

 

Italie : Veiller sur elle, Jean-Baptiste Andréa

Éditeur : L’Iconoclaste.

“Au grand jeu du destin, Mimo a tiré les mauvaises cartes. Né pauvre, il est confié en apprentissage à un sculpteur de pierre sans envergure. Mais il a du génie entre les mains.

Toutes les fées ou presque se sont penchées sur Viola Orsini. Héritière d’une famille prestigieuse, elle a passé son enfance à l’ombre d’un palais génois. Mais elle a trop d’ambition pour se résigner à la place qu’on lui assigne.

Ces deux-là n’auraient jamais dû se rencontrer. Au premier regard, ils se reconnaissent et se jurent de ne jamais se quitter. Viola et Mimo ne peuvent ni vivre ensemble, ni rester longtemps loin de l’autre. Liés par une attraction indéfectible, ils traversent des années de fureur quand l’Italie bascule dans le fascisme. Mimo prend sa revanche sur le sort, mais à quoi bon la gloire s’il doit perdre Viola ?”

L’avis d’Hasamélis : romanesque à souhait, le prix Goncourt 2023 déploie sa fougue et sa grâce sur près de 600 pages. Il nous fait pleinement ressentir le chaos historique de la première moitié du XXe siècle, tout en offrant un beau voyage dans l’histoire de l’art. Au fil des pages, les multiples facettes de l’Italie, ses paysages et ses ambiances, prennent vie, depuis la splendeur des palais génois jusqu’aux bas-fonds caravagesques de Florence et de Rome.

 

Amazonie : Le vieux qui lisait des romans d’amour, Luis Sepúlveda

Éditeurs : Éditions Métailié, Points. Traduction : François Maspero.

“Antonio José Bolivar connaît les profondeurs de la forêt amazonienne et ses habitants, le noble peuple des Shuars. Lorsque les villageois d’El Idilio les accusent à tort du meurtre d’un chasseur blanc, le vieil homme quitte ses romans d’amour – seule échappatoire à la barbarie des hommes – pour chasser le vrai coupable, une panthère majestueuse…”

L’avis d’Hasamélis : entre conte et thriller d’aventure, ce roman chilien, paru en France en 1992, a rencontré un immense succès. Trente ans plus tard, le charme opère encore et l’on se délecte de cette plongée au cœur de la forêt amazonienne. Derrière un ton faussement candide, souvent drôle, il nous invite avec brio à repenser notre rapport à la nature et à la littérature. Grand voyageur, l’auteur nous offre une immersion envoûtante, qui résonne étrangement avec notre époque.

 

Autriche, Etats-Unis, Italie : L’inconnue du portrait, Camille de Peretti

Éditeur : Calmann-Lévy.

La toile vibrait de beauté. Elle en avait le souffle coupé et se noyait dans l’œil bleu ciel piqueté de vert. Est-ce qu’elle était réellement le sosie de cette inconnue ? Peint à Vienne en 1910, le tableau de Gustav Klimt Portrait d’une dame est acheté par un collectionneur anonyme en 1916, retouché par le maître un an plus tard, puis volé en 1997, avant de réapparaître en 2019 dans les jardins d’un musée d’art moderne en Italie. Aucun expert en art, aucun conservateur de musée, aucun enquêteur de police ne sait qui était la jeune femme représentée sur le tableau, ni quels mystères entourent l’histoire mouvementée de son portrait. Des rues de Vienne en 1900 au Texas des années 1980, du Manhattan de la Grande Dépression à l’Italie contemporaine, Camille de Peretti imagine la destinée de cette jeune femme, ainsi que celles de ses descendants. Une fresque magistrale où se mêlent secrets de familles, succès éclatants, amours contrariées, disparitions et drames retentissants.”

L’avis d’Hasamélis : paru début 2024, ce roman entraînant s’inspire d’une histoire vraie hautement rocambolesque. À partir du mystère qui entoure un tableau de Klimt, l’auteure bâtit une saga familiale sur trois générations qui nous entraîne de Vienne à New York, stimulant notre imaginaire et nous faisant virevolter d’une époque à l’autre. Plaisir et suspense sont indéniablement au rendez-vous !

 

Toute l’équipe d’Hasamélis vous souhaite un bel été placé sous le signe de la découverte ☀️